Il y a 50 ans le retour de Spassky

Spassky - Tukmakov, 1973

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Boris Spassky

En bref

Les grandes parties du passé par Georges Bertola. La victoire de Spassky au 41e championnat de l’URSS, un des plus forts de l’histoire, marqua son retour au plus haut niveau. Boris Spassky vs Vladimir Tukmakov, Moscou 1973.

« Perdre le championnat du monde est certainement un choc pour un Grand-Maître. Aucun médecin, aucun conseil ne peut déterminer combien de temps il faut pour se remettre d'un tel choc. » Salomon Flohr (1908-1983)

La victoire de Spassky au 41e championnat de l’URSS, un des plus forts de l’histoire, marqua son retour au plus haut niveau.

« Les premiers tournois après mon match de 1972 furent très difficiles, toutefois j’avais essayé de réduire un peu la pression. Maintenant, comme je me sens plus fort, j’ai commencé à mettre beaucoup plus d’énergie dans mon jeu. Je suis satisfait par quelques parties. Je précise, par des parties où il y a eu une lutte intense, et pas seulement des parties gagnées. Vers le milieu du tournoi, j'ai senti que, selon toute probabilité, mes chances de gagner étaient grandes. » Boris Spassky

O’Kelly expliqua se retour inopiné, après avoir surmonté la dépression qui a suivi la perte du titre, dans Europe-Echecs :

« Cela est peut-être dû au fait que Spassky a repris comme secondant Bondarevsky qu’il appelle « son père » et qu’il avait délaissé pour Geller à Reykjavik. Geller a des qualités de théoricien supérieures à celles de Bondarevsky, mais il semble que sa personnalité trop entière ait provoqué des discussions sur le terrain des ouvertures où Spassky avait des idées différentes. Ce genre de conflit ne se présente pas avec Bondarevsky qui accepte les vues de Spassky et lui donne la confiance nécessaire à la lutte au sommet. »

C’était l’un des plus grands succès de de la carrière de Spassky que Korchnoï qualifia de « chant du cygne » !

Boris Spassky et Igor Bondarevsky

Boris Spassky commente...

Spassky,Boris Vasilievich - Tukmakov,Vladimir B, URS-ch41 Final Moscow (4), 06.10.1973. Défense Sicilienne variante Najdorf [B96]

1.e4 c5 2.f3 d6 3.d4 cxd4 4.xd4 f6 5.c3 a6 6.g5 e6 7.f4 bd7

« Je préfère ce coup car il est plus flexible que 7…Fe7 généralement admis. » Polougaïevsky Spassky avait réalisé une superbe miniature dans une ronde précédente après 7...c7 8.d3 bd7 9.e2 b5 10.0-0-0 b7 11.he1 e7 12.e5! dxe5 13.fxe5 d5 14.xe7 (14.xe6! fxe6 15.h5+ Spassky) 14...xc3 15.g4 xd1 16.xe6!! c6? (Critique était 16...fxe6 17.d6 b6 18.g5 pointé par le GM Geller avec le piège 18...d8? (18...f6! offre de la résistance.) 19.g6+!! hxg6 20.xg6#) 17.xg7+! xe7 18.g5+ f6 19.exf6+ d8 20.f7+ c7 21.f4+ 1-0 Boris Spassky - Nukhim Rashkovsky, URS-ch41 Final Moscow (8), 1973

8.f3 c7 9.0-0-0 b5

« Une image moderne de la Sicilienne. Les Blancs ont essayé de prendre d'assaut cette position pendant une bonne partie de la décennie. Mais les Noirs trouvent continuellement de nouvelles ressources défensives et la dispute théorique ne s'est pas apaisée. »

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 9...b5

10.d3

Ici très analysé était 10.g4 qui s’intègre dans une attaque de flanc. Ce coup vise à favoriser des attaques directes menées le long des colonnes centrales.

10...b7 11.he1

« Dans cette ligne très moderne, les Noirs ont pu se remémorer une partie de Spassky contre Fischer à Reykjavik (15e du match) qui transposait après 11…Fe7 12.Fxf6 Cxf6 13.Dg3. Au lieu de cela Tukmakov décide de jouer le coup jugé comme le dernier cri. » GM Flohr

11...b6!?

« Le coup de Polougaïevsky. L'idée sous-jacente est que les Noirs attaquent les cases centrales des Blancs, tout en consolidant leurs pièces. Simultanément, ils améliorent la position de leur Dame puisque, dans de nombreux cas, la Dame est mieux placée en b6 qu'en c7. La question est de savoir si les Noirs peuvent s'en tirer avec cette perte de temps, temps nécessaire à son développement, pour ce genre de manœuvres cosmétiques ? »

Une partie opposant Geller à Polougaïevsky, cette même année, avait vu ce dernier particulièrement bien préparé, très heureux de piéger son adversaire, en transgressant les règles du développement pour l’inviter à sacrifier.

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 11...b6!?

12.b3

« Belle réussite pour les Noirs ! Les joueurs du côté blanc de la Sicilienne retirent généralement le Cavalier de sa position active sous la contrainte. Comme le disait Tarrasch : - Un Cavalier sur b3 est toujours mal placé ! - J’ai réfléchi pendant 25 minutes avant de jouer ce coup avec réticence. La raison était assez simple : Je n’étais pas prêt pour disputer un duel théorique avec mon adversaire. »

Cette retraite considérée comme « tranquille » par le GM O’Kelly est jugée insipide par l’un des récents traités « The Najdorf Revisited » (Lukasz Jarmula) pourtant, c’est un coup assez logique.

Après une heure et demie de réflexion, Geller avait tenté le sacrifice 12.xe6?! fxe6 13.h3 e5-+ (Geller) 14.d5 xd5 15.exd5 0-0-0 avec des compensations insuffisantes pour la pièce.

Beaucoup plus tard 12.d5!? fut qualifié de suite critique. 12...exd5 13.c6 xc6? (Meilleur 13...dxe4!? 14.xe4 c5 15.xf6 gxf6 16.h3 e6 17.g6 avec une position peu claire. Maslak,K (2545)-Grandelius,N (2515) Olomouc GM-A 2009) 14.exd5+ e7 15.dxc6 c5 16.xf6 gxf6 17.f5 c7 (17...a7 18.xd6 e6 19.c7 xc7 20.c6 b8 21.xe6 fxe6 22.cxe6+-) 18.b4 e6 19.h5 g7 20.d7+ f8 21.h6+- 1-0 Chiburdanidze,M (2400)-Dvoirys,S URS-ch48 Semifinal Tallinn 1980.

Puis suivit une proposition de renforcement avec 12...xd4!? 13.xf6 gxf6 14.xb5 c5 15.b4! (15.xf6+ d8 16.xd7 xb5 17.xf8 xf8 18.a3 GM Georgiev et les Blancs vont obtenir 3 pions pour la pièce avec un Roi noir plus exposé.) 15...xb5 16.c7+ e7 17.xb5 axb5 18.d3 a6 19.xb5 b6 20.d3 les Noirs ont quelques compensations avec 3 pièces mineures pour la Dame.

12...b4

« Ne craignant pas l'affaiblissement de leur côté Dame, les Noirs s'empressent de chasser le Cavalier du contrôle de la case critique d5, bien que 12…Tc8 13.Rb1 b4 soit aussi possible. » Kasparov

12...c8 Shirov-Anand (Moralia/Linares 2008) se poursuivit de manière tranchante après 13.h3 xc3!? 14.bxc3 c7 15.b1 e7 un sacrifice de la qualité thématique pour affaiblir l’aile-Dame aux conséquences incalculables, mais qui permit à Anand de remporter une belle victoire.

13.a4

Maintenant avec le Cavalier sur b3 le sacrifice est moins prometteur après 13.d5?! exd5 14.exd5+ d8. Redéployer le Cavalier avec 13.b1 e7 14.1d2 est considéré comme supérieur par le GM Jarmula, il poursuit avec 14...a5 15.c4 c7 16.g3 a4 17.d4 a6 18.xf6 gxf6 19.d2 xd3 20.xd3 0-0 avec une position dynamique équilibrée. Le coup de Spassky semble plus actif.

13...c7

13...c6?! 14.a5! xa4 15.xb7 avec avantage blanc : 15...xa2 (15...b8 16.e5! dxe5 17.fxe5 d5 18.c4! xb7 19.xd5 exd5 20.e6 la forte pression exercée sur les colonnes centrales est un facteur décisif.) 16.e5! d5 17.f5! xe5 18.xe5 dxe5 19.fxe6 fxe6 20.f1+- GM Zenon Franco

14.d4

S’oppose à l’arrivée du Fou sur c6.

14...e7 15.h3

Une position critique. La Dame pointe e6 avec un œil sur h7.

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 15.h3

15...c5?

« Une grave erreur. Strictement sur des considérations de basiques, le Cavalier en d7 remplit une fonction défensive importante. Il empêche le coup e5 et place b6, c5 et f6 sous son contrôle. Le Cavalier blanc en a4 est en fait hors-jeu et ne constitue pas une menace pour les Noirs. Il n'était pas difficile de prévoir la réaction des Blancs après ce coup. Tout leur jeu est conçu pour menacer e6, donc d'un point de vue tactique aussi 15…Cc5 est une erreur.

Pendant la partie, j'ai réfléchi à ce que je pourrais faire si mon adversaire jouait 15...0-0-0 Les Noirs auraient alors la désagréable menace 16…Cc5, (maintenant, que le Roi a roqué, c'est une tout autre affaire !) ou 16…h6 17.Fh4 g5 ou encore 16…Da5. Dans ma recherche de contre-jeu, j'ai examiné la variante 16.e5 dxe5 17.fxe5 xe5 18.xe6 xd3+ 19.xd3 xd3 20.xc7+ xh3 21.xe7.

Naturellement, il n'est pas possible d'effectuer une analyse exacte d'une telle position sur l'échiquier, même si ce n'est peut-être pas meilleur pour les Blancs. Quoi d'autre peut être suggéré pour les Blancs ? Est-il possible de jouer 16.Cxe6 fxe6 17.Dxe6 ?. Peut-être me serais-je jeté dans ces complications. En fait, il est difficile de dire ce qui attend les Blancs ici. En tout cas, après 15…0-0-0, il me semble que les Noirs ont de belles perspectives dans le milieu de partie qui s'ensuit. »

Deux variantes importantes après 15…0-0-0! :

A) 16.f5 c5? (16...e5! 17.f3 h6 =+ GM Timman) 17.fxe6! xa4 18.exf7+ b8 19.e6 a5 20.e5! +- Timman-Mecking (Wijk aan Zee 1978

B) 16.e5 dxe5 17.xe6 fxe6 18.fxe5 d5 19.xe7 xe7 20.xe6 avec des compensations insuffisantes pour le matériel sacrifié. En 2021 le GM Lukasz Jarmula n’en dit pas plus.

16.xc5

Profitant d’échanger le Cavalier mal placé.

16...dxc5 17.xe6!

Un sacrifice qui n’apporte que 2 pions pour la pièce, mais la position du Roi noir exposé aux pièces blanches mieux coordonnées est une compensation plus que suffisante.

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 17.xe6!

17...fxe6 18.c4!

« Il est possible que mon adversaire ait sous-estimé la force de ce coup. Si j'avais répondu par 18.xe6 (18.e5?! d5 19.g6+? hxg6 20.xh8+ f7 GM Geller avec avantage noir) alors après 18...c6 les Noirs chassent la Dame blanche de sa forte position en e6 et parviennent à roquer 19.h3 c4 20.xc4 xc4 21.xf6 gxf6 22.d7+ f7 23.xb7 hc8 et les Noirs ne peuvent pas perdre. Mais maintenant le Roi noir est pris au centre et les deux pions centraux des Blancs s'avèrent être plus forts que la pièce mineure de mon adversaire. »

Certaines biographies comme celle du MI Pytel en 1991 n’apportent presque rien pour décrypter le jeu de l’ex-champion du monde, on trouve un seul commentaire : Comme souvent, Spassky a sacrifié une pièce et conduit une attaque dans le style positionnel, avec des coups simples sans aucune variante « forcée ».

18...d8?

« Il est difficile pour les Noirs de se défendre, si 18...0-0 19.xe6+ (19.e5! GM Flohr) 19...h8 20.e5 e4? (20...c8!?) 21.xe7 xe7 22.d7+-

Sur 18...c8 (GM Geller) suivait le simple 19.xe6 xe6! 20.xe6 et ne va pas 20...h6 (Kasparov renforce avec 20...c8! 21.c4 f8 22.f5?! (22.e5 d7 (22...g8 23.d6! avec avantage blanc (Georges Bertola)) 23.e6 f7 24.xd7+-) 22...f7 23.b1 f8 24.e5 g8 25.xe7+ xe7 26.g4 c6 et pour le moment l’activité blanche n’apporte pas de réelles chances de gain.) 21.xf6 gxf6 (21...xf4+ 22.b1 gxf6 23.e5) 22.e5 avec des menaces irrésistibles. »

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 18...d8?

19.xe6 xd1+ 20.xd1 f8 21.xf6!

Si 21.e5?? c8 emprisonne la Dame.

21...xf6

« N’était pas mieux 21...gxf6 22.f5+-; Ou 21...xf4+ 22.b1 xf6 23.d7++- »

22.g8+ f8

22...f8?? 23.f7#

23.g3!

« Ce coup révèle une fois de plus l'impuissance de la position noire. »

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 23.g3!

23...c8

23...e7 24.e5 h6 25.f7+ xf7 26.d8+ xd8 27.xf7 e7 Kasparov et ici 28.f5 suivi de 29.Dxg7 +-

24.e5 b6

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 24...b6

25.xh7?!

« Ici je manquais un gain élégant. Il s’obtenait via 25.d8+ xd8 26.xf8+ d7 27.xg7+ d8 (27...c6 28.d5++-) 28.g8+ d7 29.xh7+ d8 30.h8+ e7 (30...d7 31.f5 d8 32.e6+ c7 33.g7+ d6 34.h4) 31.f5! xf5 32.g7+ d8 33.f8+ d7 34.xf5+ et les Blancs avec 3 pions et l’attaque pour la qualité gagne facilement. »

25...e6?

Spassky pensait que son dernier coup était suffisant pour gagner mais ce n’est pas si sûr après 25...g4! (Kasparov) pour inciter la Tour à quitter la colonne ouverte, par exemple 26.e1 (26.d2 c8!?) 26...h6 27.e4 c6 28.d5 g6 avec une partie loin d’être gagnée.

26.g6+ f7

« L’autre possibilité était 26...e7 27.e2 menace 28.Fh5 27...f7 28.g5+ e8 29.g4+- Kasparov

27.e4!

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 27.e4!

27...c7

« Le Fou ne peut être capturé sous peine de mat. 27...xc4?? 28.a8+ e7 29.d8+ e6 30.c8+ e7 31.d7#

28.h4?!

Spassky renonce à exploiter la faiblesse des cases blanches pour immédiatement valoriser son centre de pions. 28.e2! menace 29.f5! 28...b7 29.d3 c7 30.h5+ f7 31.g4+- avec l’idée 32.e6.

28...xc4 29.xc4 c6 30.b3!

« Un excellent coup tranquille qui prépare e2 et l'avancée des pions. D'autre part, l’immédiat 30.f5 pourrait être contré par 30…Df3 compliquant le jeu, tandis que 30.De2 permettrait 30…c4, créant une fois de plus des contre-chances. » GM Zenon Franco

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 30.b3!

30...g6?

Un meilleur essai était d’adopter une défense passive avec 30...b7! par exemple 31.e6 e7 32.f5 c7

31.e2!

Un coup multiple fonction, la Dame empêche l’invasion de la dame adverse, garde un œil sur a6 et prépare à la fois les poussées h4-h5 et e5-e6.

31...e6 32.h5 b7?

Une dernière erreur dans une position nettement inférieure. Spassky a indiqué le peu convainquant  32…g5? ou encore 32…Fe7 33.hxg6 Dxg6 34.g4 +- Kasparov

33.e4! g7 34.hxg6 xg6 35.f5 1-0

Boris Spassky - Vladimir Tukmakov, 35.f5 1-0

« Si 35...h6+ 36.b1 xg3 37.e6 est un moyen de gagner. » GM Zenon Franco. Les Noirs peuvent essayer le diabolique sacrifice de Dame 37...d2! et son acceptation retourne la situation ! Par contre 38.c6+ e7 39.xc5+ e8 40.c8+ e7 41.f6+ ne laisse aucun espoir.

Ici Tukmakov a renoncé à donner un dernier échec et a tendu la main à Spassky. Une très belle partie considérée comme l’une des meilleures de l’Informateur no.16.

Grille du tournoi 1973

En quoi consiste la beauté aux échecs fut une question posée par l’historien Isaak Linder :

« En tant que professionnel des échecs, je vois la beauté avant tout dans l’harmonieuse fusion du contenu et de la forme. En vieillissant, j’apprécie de plus en plus l’économie, la précision, la concision, la perfection de la forme. Il m’arrive aussi de retenir qu’aux échecs la beauté se manifeste pleinement dans la composition et en particulier les études. » Boris Spassky en 1980

Vladimir Tukmakov

Je me souviens lors d’un passage à Bienne de l’ex-champion du monde Spassky, c’était peu avant son match revanche contre Fischer en 1992, où il parlait du mythe de l’école d’échecs soviétiques en affirmant que les meilleurs joueurs étaient trop individualistes pour adhérer à une école telle que l’avait conçue Botvinnik, le patriarche, qu’il qualifiait de Bolchévique. Il m’a toujours paru comme l’un des rares non alignés par rapport à l’idéologie de l’URSS et il s’est souvent exprimé sur le sujet.

« J'ai pris une position indépendante dès le départ. » Boris Spassky

Une telle liberté d’expression n’était pas dans les codes de « l’Homo sovieticus » et cela lui valut bientôt de nombreuses critiques. Spassky quitta l’URSS pour s’installer en France en 1976.

Boris Spassky par Sylvain Zinser

On peut lire dans « Le jeu d’échecs en Union soviétique » signé Kotov et Judovich et publié à Moscou en 1979 :

« Il est bien connu que le joueur qui a coiffé la couronne mondiale commence parfois à négliger les échecs. Détenteur de la couronne, Spassky se mit, pour une raison difficilement compréhensible, à éviter les grandes compétitions. En fin de compte, sa forme s’en ressentit. Et l’on s’en rendit particulièrement compte lors du tournoi « Mémorial Alekhine » à Moscou en 1971. Six mois plus tard eut lieu le match contre Fischer qui, littéralement épris des échecs, leur consacrait tout son temps et progressait à pas de géant. Culbutant tous ses adversaires, Fischer défia le champion du monde et triompha également de Spassky. »

Spassky est le seul survivant de cette génération de l’âge d’or des échecs soviétiques qui comprenait Petrosian (1929-1984), Tal (1936-1992), Stein (1934-1973), Korchnoï (1931-2016) et Polougaievsky (1934-1995) pour ne citer que les meilleurs.

« Je crois que dans le milieu de partie j’étais plus fort que tous les autres. J’avais une très forte intuition pour déceler les moments critiques d’une partie. » Boris Spassky

Voici une étude d’un compositeur célèbre Alexey Troitsky (1866-1942) décédé lors du siège de Leningrad, aujourd’hui Saint-Pétersbourg, ville natale de Spassky qui lui préférait l’appellation Petrograd.

De quoi vous occuper, elle illustre le principe de la prophylaxie cher à Nimzovich.

Les Blancs jouent et gagnent.
Alexey Troitsky (1866-1942)

« Je remercie Gérard Demuydt pour la mise en ligne de mes articles. » Georges Bertola

Spassky,Boris Vasilievich - Tukmakov,Vladimir B, URS-ch41 Final Moscow (4), 06.10.1973